Propos de nos maîtres

Propos tirés de l’expérience du maître: Tung  Yingkie

Le taiji appartient à l’école interne de boxe. La force brute (li) sort des os ; la force interne (jing) s’accumule dans les tendons. On n’y recherche, ni dureté de peau, ni développement musculaire. La profondeur du souffle alliée à une ossature solide, est sa finalité. Écartant agitation et fatigue inutiles, on cherche à suivre le cours naturel et à cultiver les capacités innées. C’est un travail (gongfu) de retour aux racines et à la source originelle (fan ben gui yuan).
Dans la pratique du taiji quan, il y a trois accomplissements : accomplissement de l’esprit, de la pensée et du corps. Si la position du corps est correcte et si l’esprit et la pensée arrivent là où ils doivent arriver, la progression est rapide. Les sensations, chaque jour sont différentes et l’élève doit s’efforcer de les ressentir lui-même. Si les postures ne sont pas conformes, si l’esprit et la pensée n’arrivent pas à se diriger, même en travaillant jusqu’à la vieillesse, on n’aboutit à rien ; c’est comme si on faisait bouillir une marmite vide sur le feu. Il existe un dicton railleur : “Dix ans de taiji quan, ne valent pas trois ans de boxe de l’école externe”. C’est pourquoi il faut, premièrement s’appliquer. En second, pénétrer par l’intelligence. Le niveau de l’entraînement dépend de l’intelligence, mais l’assiduité peut suppléer le manque d’intelligence ; effort et persévérance sont indispensables. Pendant l’exercice, on doit respirer naturellement (huxi ziran) ; ne pas se forcer à une respiration profonde. Lorsqu’on arrive à un niveau élevé, la respiration devient naturellement régulière et homogène. Dans le cas contraire où on forcerait cette respiration, il n’y aurait qu’inconvénients et absence de bénefice..